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Férid Boughdir, lauréat du "Prix Henri Langlois''...

Le réalisateur, critique et historien de cinéma tunisien Férid Boughdir a été honoré à Izmir en Turquie, par les "Rencontres internationales des cinémas méditerranéens", (7-12 Novembre 2022) qui lui ont décerné le "Prix Henri Langlois", ou Prix des Cinémathèques, du nom du fondateur de la première Cinémathèque au monde, en France.

Le prix lui a été remis au gala de clôture, par la grande actrice turque Vildan Atasever.

Henri Langlois est considéré comme le fondateur du mouvement mondial de la "Cinéphilie", qui estime que le cinéma n'est pas seulement un divertissement, mais peut être un Art à part entière, dont les grandes œuvres, au support fragile, doivent être précieusement sauvegardées et restaurées, au même titre, pour la Peinture, que les œuvres d'un Léonard de Vinci, ou d'un Van Gogh.

Le Grand Prix décerné à Izmir porte son nom, car Henri Langlois est natif de cette ville cosmopolite, du temps où elle s'appelait Smyrne, au sein d'une importante communauté française, dont sont issus, entre autres, des comédiens français devenus célèbres, comme Dario Moreno ou Magali Noël.

Ce prix a été décerné à Férid Boughdir, non seulement pour ses œuvres (marquées à Izmir par la projection de "Halfaouine" (Asfour stah (1990) et du dernier volet de sa "Trilogie de Tunis", la comédie satirique "Zizou" et "le Printemps arabe" (2016 ), mais surtout en hommage à son action militante bénévole de très longue date pour le développement des Cinémas du Sud, tout d'abord en Tunisie, où il a été un des fondateurs de l'Association des Cinéastes tunisiens, ainsi que de la Fédération Panafricaine des cinéastes dont il a rédigé les texte majeurs, avant de présider, pendant trois ans, la Commission nationale du Cinéma, réunissant toutes les Associations cinématographiques tunisiennes; commission qui a abouti, après la révolution, à la création tant attendue du CNCI (Centre national du cinéma et de l'image) et de la Cinémathèque Tunisienne.

Boughedir a été désigné le lauréat 2022 pour, également, son militantisme tout aussi bénévole, en faveur du Cinéma d'Afrique subsaharienne et du nouveau Cinéma arabe, auxquels il a consacré de nombreux livres et écrits puis la réalisation, sur 10 ans, du long métrage documentaire "Caméra d'Afrique", dont la version restaurée en haute définition a été sélectionnée au Festival International de Cannes en 2019, dans la
prestigieuse section "Cannes Classics", aux côtés d'œuvres de grands réalisateurs ayant marqué l'histoire du cinéma mondial.